Le fleuve, c'est le Rhône. Rouge, c'est la couleur des vins dégustés lors des deux dernières soirées de "Dire le Vin".
On a commencé par un Rasteau 2014 de Frédéric Roméro (domaine de la Soumade). Un joli vin à dominante grenache (70 %) avec de la syrah (20 %) et du mourvèdre.
A suivi, un Côtes du Rhône Villages Visan 2015, la cuvée "Parure" du domaine Art Mas. C'est un domaine auquel nous avons rendu visite la dernière semaine d'août. Xavier Combe qui le dirige à présent, a repris les terres familiales avec la volonté d'en faire un harmas (comme celui de l'entomologiste Jean-Henri Fabre), c'est-à-dire une terre non-cultivée où s'épanouit une réelle biodiversité. Lavandes et oliviers se mêlent aux vignes. Bien entendu le domaine est en agriculture biologique avec des pratiques biodynamiques. Cette cuvée où domine le grenache mérite bien son nom, c'est un bijou.
Puis vint un Lirac 2014, la cuvée "Canto Bruno" du domaine "Les Maravilhas" de Jean-Frédéric Bistagne, autre domaine auquel nous avons rendu visite fin août. C'est un domaine de 16 hectares où l'on pratique la biodynamie. Ce vin qui fut une des vedettes de la soirée, témoigne de la volonté d'élaborer des vins sur la finesse et l'élégance. Encore du grenache (80 %) et du mourvèdre.
Place à un trublion qui a divisé les dégustateurs en deux camps irréconciliables : la cuvée "Terre de Syrah" de Philippe et Alain Viret, autre domaine sur notre route de fin d'été. La syrah de ce millésime 2014 a macéré plus de trois mois en amphores, dans le chai-cathédrale de cette propriété où on pratique la cosmoculture. Une petite minorité a crié "au génie", une autre petite minorité a dit "beurk", le reste s'est contenté d'un "bof".
Ensuite fut servi un Saint-Joseph 2013 de Jean-Claude Marsanne qui réconcilia les dégustateurs. Il accompagna à merveille une terrine de canard maison.
Avec un civet de sanglier, deux vins furent proposés. Lors de la première soirée, ce fut un Châteauneuf du Pape 2010 du domaine de Nalys (cuvée "Le Chataignier") et une Côte Rôtie 2009 (cuvée "La Germine") du domaine Duclaux. La Côte Rôtie d'une noblesse remarquable fut un peu bousculée par le gibier, alors que le Châteauneuf, droit dans ses bottes fit face avec résolution.
Lors de la seconde soirée, le Châteauneuf 2010 provenait du Château La Nerthe et le Côte Rôtie 2009 du domaine Jamet. On pût faire les mêmes remarques, même si la Côte Rôtie s'en tira légèrement mieux.
Avec des Saint-Félicien bien affinés on servit deux Cornas 2007 de la cave de Tain. Le premier, la cuvée "Arènes sauvages" transcenda l'association. Le second, la cuvée tradition, fut un peu poussif, même s'il n'a pas totalement démérité.
Enfin avec un gâteau au chocolat, un vin de France 2011 (des grenaches vendangés très tardivement), la cuvée "Les Ponchonnières" d'Helen Durand (domaine du Trapadis) laissa entrevoir les portes du Paradis.