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4 mars 2020 3 04 /03 /mars /2020 13:12

Chapitre trois, provisoirement le dernier, ou la cerise (d’Itxassou) sur le gâteau.

Réécrivons-le : partout où nous avons été reçus, l’accueil a été chaleureux, partout nous avons ressenti un même amour du travail bien fait, une communion avec la terre basque et ce qu’elle est capable de donner aux hommes qui la chérissent.

Et l’acmé, ce sera cette après-midi du jeudi au domaine Arretxea, domaine crée par Thérèse et Michel Riouspeyrous, il y a presque trente ans.

Nous avions déjà eu l’occasion de rencontrer les Riouspeyrous lors d’un salon de l’Union des Gens de Métier, et nous avions eu l’occasion de goûter certains de leurs vins grâce à un ami dont la cave personnelle recèle bien des pépites. Nous en avions donc fait une étape incontournable de notre mission au pays basque … du nord.

Quand nous avons téléphoné, une semaine avant, pour prendre rendez-vous, Thérèse n’était pas sûre de pouvoir nous recevoir mais un de leurs deux fils, Iban ou Teo, pouvait le faire. Qu’à cela ne tienne, nous faisons spontanément confiance aux jeunes générations, surtout quand elles ont de telles racines.

Mais surprise, quand nous sommes arrivés, c’est Thérèse qui nous a ouvert la porte, et Michel nous a rejoint s’excusant d’être en tenue de vigneron, leur départ ayant été différé de 24 heures et il y a des bois à faire tomber dans les vignes. Thérèse nous quitte car il y a le départ à préparer, mais elle repassera de temps en temps, comme pour dire à Michel « on a à faire, tu m’as compris ».

Mais Michel est intarissable et nous sommes restés trois heures entières à l’écouter. Trois heures qui valent leçon au Collège de France, trois heures passionnantes pendant lesquelles avec intelligence et humilité, Michel nous a fait part de l’histoire du domaine, des expériences menées, du savoir accumulé, de la remise en cause permanente, du partage de connaissances tant avec les autres vignerons qu’avec des professionnels de la géologie, de la biodynamie, de l’oenologie, de la botanique, ….

Le vignoble fait 8 ha, sur la commune d’Irouleguy. Les parcelles sont à flanc de coteaux ou en terrasses, exposées au sud. La géologie y est complexe : grès, ophites, dolomies, … une quarantaine de types de sols, d’où la volonté du domaine de travailler et de vinifier en fonction de ces différents terroirs. Le domaine est en bio depuis le début et on y pratique la biodynamie.

Observation, expérimentation et intuition guident le travail avec la collaboration d’Yves Herody et Jacques Petit pour l’étude des sols, de Lilian Berillon pour l’étude des plants et de Margarethe Chapelle l’étude du comportement des plantes.

On goûtera d’abord les blancs :

  • La cuvée « Hegoxuri 2018 », assemblage de gros manseng (55 %), de petit manseng (35 %) et de petit courbu. Les raisins proviennent de deux terroirs, grès rouge et schistes. Le vin est élevé en foudres et demimuids pendant un an.
  • La cuvée « Schistes 2017 », assemblage de petit manseng (75 %) et de gros manseng.
  • La cuvée « Grès 2016 », assemblage à parité des deux mansengs provenant d’une parcelle orientée sudouest. Sublimissime !

Puis les rouges :

  • La cuvée « Tradition 2017 », assemblage de tannat (60 %) et des deux cabernets à parité.
  • La cuvée « Haitza 2017 » où le tannat intervient pour 80 %, les cabernets se partageant le reste.

Enfin le rosé 2018, obtenu par pressurage direct, avec une courte macération d’une dizaine d’heures, où les deux cabernets dominent (60 %).

Toute la vibration qui a marqué cette rencontre se retrouve dans les vins. Nous ne savons pas s’il faut demander à Thérèse de nous excuser de lui avoir pris son mari pendant si longtemps ou s’il faut la remercier.

Depuis quelques temps, le domaine s’essaie à l’amphore, avec la collaboration de potiers basques, la famille Goicoecha. Trois cuvées qu’on ne pourra pas goûter sur place, car la quantité produite est trop peu importante, mais que les dégustateurs de « Dire le Vin » se rassurent, nous en avons mis dans nos valises, il y en a même une qui figure déjà sur notre catalogue (la cuvée Dolia blanc, 55 % de gros manseng).

Une petite balade en grimpant jusqu’au cimetière d’Irouleguy qui entoure un ancien prieuré, nous permettra de profiter une nouvelle fois de la beauté du paysage.

Après tant d’émotion nous sommes allés dîner au restaurant de l’hôtel des Pyrénées (famille Arrambide) à Saint-Jean-Pied-de-Port. Nous avons accompagné de délicieux plats avec un Irouleguy blanc du domaine Bordaxuria et un rouge du domaine Brana.

Nous devrions donc être prêts pour les dégustations « Euzkadi » du mois de juin.

Chez les basques du nord (chapitre 3)
Chez les basques du nord (chapitre 3)
Chez les basques du nord (chapitre 3)
Chez les basques du nord (chapitre 3)
Chez les basques du nord (chapitre 3)
Chez les basques du nord (chapitre 3)
Chez les basques du nord (chapitre 3)
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Informations importantes

Qu'y a-t-il de nouveau ce mois-ci, sur le catalogue de "Dire le Vin" :

- des Chablis du domaine Gérard Duplessis dont un premier cru (Montée de Tonnerre) et un grand cru (Les Clos)

- des vins étrangers (Australie, Nouvelle Zélande, ...) en petites quantités

- etc

 

On peut obtenir tout le catalogue en envoyant un courriel à

direlevin@yahoo.fr

 

 

 

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