"Dire le Vin" vient de consacrer deux soirées au chenin, cépage-roi des blancs de Loire, mais pas que. Il ne reste plus que 37 000 ha de chenin plantés dans le monde contre 60 000 ha, il y a trente ans. C'est L'Afrique du Sud qui reste le premier producteur avec 18 500 ha, suivie de la France avec 9 800 ha (pour 95 % dans le Val de Loire).
La soirée a commencé avec un Vin de France, "Les Moyens du Bord", millésime 2015, élaboré par Marc Houtin et Julien Bresteau (domaine de la Grange aux Belles en Anjou). Il fallait bien cette fraîcheur et cette vivacité pour échauffer les papilles des dégustateurs.
Direction, l'Afrique du Sud pour le second vin. Là, le chenin s'appelle steen. Le vin choisi provient du domaine Leeuwenkuil (traduction : "la tanière du lion"), situé dans le Swartland une région au nord du Cap. 2015 encore, pour le millésime. Sa minéralité a séduit.
Le vin suivant vient du Pays d'Oc. C'est un 2014. La cuvée s'appelle "La Boutine". Il provient du domaine Malavieille (Mireille et André Bertrand). Ce vin biodynamique n'est chenin qu'à 85 %, du chardonnay complétant l'assemblage. Très aromatique, il méritera cependant d'être regoûté dans deux ou trois ans.
Retour au royaume, avec un Anjou 2014, la cuvée "La Fresnaye", élaborée par un des maîtres du chenin : Patrick Baudouin. Les dégustateurs ont tout de suite compris que la soirée montait plusieurs crans au-dessus. Un tel effort leur a donné faim, on a servi des rillons et des noix de Grenoble.
Pour accompagner des filets de bar servis avec un écrasé de panais, céleri et noisettes, il y eût deux vins. Le Jasnières 2015 de Sébastien Cornille (domaine de la Roche Bleue) et le Vouvray sec 2014 de Philippe Foreau. Chacun a pu ainsi trouvé son bonheur dans l'accord mets-vins. Ces deux vins, comme le précédent ont été plébiscités.
Ce ne fut pas le cas avec le Conca de Barbera 2013, la cuvée "Els Bassots", des époux Escoda. Ce vin catalan, qui a subi deux semaines de macération a dérouté nombre de dégustateurs. Vin nature avec certes, quelques arômes déviants à l'ouverture, mais tous ont fini par conclure qu'il accompagnait fort bien un Pouligny-Saint-Pierre.
Pour se préparer au dessert, il fallait se nettoyer les papilles. Ce rôle fut dévolu à une méthode traditionnelle, le Saumur 2004, brut non dosé, du château Tour Grise (Françoise et Philippe Gourdon). Rôle parfaitement tenu.
Le dessert, un gâteau à la pâte d'amandes, fut accompagné d'un Coteaux de l'Aubance 1999 du domaine de Bablut. Cri unanime : Waouuuh !
Il y a tant à dire et surtout à déguster avec le chenin, en sec, en bulles ou en moelleux. Il y a tant de vignerons et vigneronnes artistes dans le Val de Loire que "Dire le Vin" y reviendra très vite.