Toujours à rebours, le 10 janvier à l'école de dégustation de Jacques Vivet se tenait une soirée TGV (Très Grands Vins) sur le thème du champagne. Pour "se faire la
bouche", on commença par un vin blanc tranquille originaire du Valais (grand cru sur la commune de Fully), issu d'un cépage principalement valaisan, la petite
arvine. Des arômes de fruits exotiques, de beurre, une attaque vive, fraîche, du gras en bouche, une persistance longue sur du pamplemousse et de la pâte de fruits, la barre était placée
haute dès le départ.
Le brut sans année (BSA) de Delamotte inaugura la ronde des bulles.
Suivit l'extra-brut, en magnum (grand cru d'Ambonnay) de Marie-Noëlle Ledru.
Surprise bluffante, après ces deux champagnes de bon niveau, un crémant d'Alsace 2008 du domaine Pierre Frick : un nez de pain frais, de raisins secs, un côté
salin, une attaque fine, un bel équilibre, une finale sur la minéralité avec beaucoup de fraîcheur, bref un très grand effervescent.
Retour au thème avec l'extra-brut 2002 de la maison Pierre Moncuit, et le grand cru de Bouzy 2002 de Paul Bara.
Arrivent de superbes noix de Saint-Jacques et un chablis 2009 du château de Beru, suivi par un Krug 1988.
Une précision s'impose : tous les vins sont bien sûr dégustés à l'aveugle et si tous les dégustateurs présents ont senti avec ce dernier champagne qu'on tenait là quelque chose d'exceptionnel,
personne, même parmi les krugistes les plus convaincus n'a trouvé l'identité de ce très grand vin. Avec le Mont d'Or, un Puligny-Montrachet 1996 de
Rossignol-Jeanniard et un Cahors 2009, Clos Domeni finirent de nous convaincre mais on le sait depuis longtemps que la dégustation est une école
d'humilité.