Seconde journée dans l’Anjou Noir et dès potron minet, nous nous rendons à Saint-Aubin-de-Luigné, au « domaine de la petite sœur ». Adrien De Mello est entrain d’étiqueter des bouteilles de la cuvée « Go Fast » dans sa cuverie, une dépendance du château de la Genaiserie.
Adrien est tombé dans le vin au Québec où il était parti bûcheronner. De retour en France, il est allé apprendre la théorie à Beaune, et surtout la pratique dans les côtes du Rhône méridionales, au domaine Duseigneur où il vinifie quatre millésimes.
Il s’installe et réalise sa première vendange 2015 ; il débute avec un peu plus de 3 hectares dont une grande parcelle de bas de côteau que lui vend Thomas Carsin du Clos de l’Elu, déjà cultivée en bio.
Biodynamiste, partisan du vin nature à condition qu’il soit droit, c’est dans ses vignes qu’il sait que réside l’essentiel de son travail. Derrière sa jument, il bichonne sa terre.
En 2016, c’est la cata. Le gel lui détruit les trois quarts des raisins. Il reçoit l’aide précieuse de Philippe Delesvaux, chez qui il fait ses préparations biodynamiques.
De nouveau le gel de la fin avril 2017 met à mal la récolte. Il ira chercher des raisins dans le secteur de Lirac, là où il vinifiait avant. Ce sont ces raisins qui sont à l’origine de la cuvée « Go Fast ».
Fort heureusement la vendange de 2018 a été bonne. On goûtera tous ces vins entrain de se faire, les sauvignons de la future cuvée « Globule blanc », les chardonnays, les chenins. On goûtera les gamays, les cabernets francs et sauvignons. De belles promesses qui devraient se concrétiser lors des mises au printemps prochain.
Il n’a pas le meilleur du terroir, il dit à avoir beaucoup à apprendre dans l’élaboration des blancs, mais
enthousiaste, passionné, travailleur, rigoureux et humble, avec toutes ces qualités que nous avons cru déceler chez le vigneron, le vin ne peut être que bon.
La cuvée « Erogène » en 2017, un assemblage de cabernet sauvignon (80 %) et de cabernet franc figure sur le catalogue de « Dire le Vin ».