« Dire le Vin » vient de consacrer ses deux derniers mardis aux bulles, c’est-à-dire à la dégustation de vins effervescents. En ce mois de décembre, toute la presse spécialisée ou non, consacre de bonnes feuilles au champagne, oubliant trop systématiquement crémants, pétillants naturels et autres nectars à bulles. C’est d’autant plus dommage qu’en matière de champagne, on trouve le meilleur, mais aussi le pire. Et pour le meilleur, il faut y mettre le prix (pas seulement à cause du marketing).
On a commencé avec un vin mousseux d’Alsace, la cuvée « Les bulles d’Emma » de Mireille et Patrick Meyer, vignerons à Nothalten. Cet assemblage de pinot blanc et d’auxerrois a mis en forme les papilles des dégustateurs par sa fraîcheur et sa vivacité.
Avec du foie gras, nous avons essayé deux vins :
- La cuvée « Dom Nature », assemblage de chardonnay (90 %) et de chenin des frères Richou : un crémant de Loire, millésimé 2012.
- La cuvée « Origin’elle » de Françoise Bedel, un champagne où le pinot meunier est dominant (plus de 90 %).
Le jury donne un léger avantage au champagne.
Avec un ceviche de daurade, nous avons essayé deux vins :
La cuvée « 3C » un champagne de la maison Bourgeois-Diaz où l’on retrouve les trois cépages traditionnels du champagne, pratiquement à proportions égales.
La cuvée « Les p’tits vélos (à pignon fixe) », un chenin millésimé 2013 du domaine Bellivière.
Goûtés pour eux seuls, le champagne l’emporte largement, le chenin laissant dubitatifs la plupart des dégustateurs. Mais avec le plat, « les p’tits vélos » changent de braquet et rassemblent presque tous les suffrages.
Avec une noix de Saint-Jacques et des galettes de quinoa et patate douce, encore deux vins sur la ligne de départ :
La cuvée « Les perles du Mont Blanc », vin de Savoie d’Ayse, du gringet de Dominique Belluard. Epoustouflant !!
La cuvée « Chloé » un champagne de Vincent Couche (2/3 de pinot noir, 1/3 de chardonnay). Du très grand encore. Pour l’association avec le mets, le jury se partage en deux, mais il ne faudrait pas grand-chose pour que chacun change de camp, tant les deux vins s’acquittent du job avec conviction et efficacité.
Avec une tomme au marc, nous convoquons un crémant du Jura rosé de Valentin Morel (domaine « les pieds sur Terre »). Le pinot noir s’accorde à merveille avec ce fromage de saison.
Enfin avec un moelleux au chocolat et aux cerises amarena, on fait appel à un OVNI, la cuvée « Envol 2018» un pétillant naturel du Mas de Cynanque, assemblage de roussanne et de grenache gris. Malgré sa rusticité mais du fait de sa gourmandise, les épousailles se font et se promettent de durer.
Traditionnellement, on demande aux dégustateurs de citer la bouteille qu’ils emporteraient avec eux s’ils devaient s’exiler sur une île déserte. Difficiles pour eux de n’en citer qu’une ; ce qui est revenu le plus souvent : les perles du Mont Blanc, Les p’tits vélos, Origin’elle.
Faisons donc pétiller cette fin d’année 2019 !