Le vin est entre les deux. On le savait déjà, mais Azélina Jaboulet-Vercherre en donne une nouvelle brillante démonstration dans un court opus paru aux éditions Féret.
Cette docteure en histoire, professeure d'histoire du vin à l'école hôtelière de Lausanne s'adresse à "tous les néophytes perplexes devant leur verre de vin". Avec l'aide de Platon, Aristote, Barbey d'Aurevilly, et de bien d'autres prestigieux compagnons, elle énonce quelques vérités bien senties.
"Le vin représente bien davantage qu'un objet commercial de bas étage. Il illustre à merveille la rencontre entre la nature et la culture, les éléments constitutifs de l'univers, l'attirance et la jouissance, le travail ingrat et la volupté, l'art qui permet à l'homme de les transformer. Il est un symbole de civilisation et une promesse de plaisirs renouvelés. S'il n'est point de dégustation sans démarche cognitive, jusqu'où est-il possible ou souhaitable de mener l'analyse ?
Le goût du vin répond à l'intimité et à la culture de chacun. Les choses se compliquent lorsqu'il devient une épreuve testant la perspicacité. La recherche de la délectation prévaut sur celle du champ lexical de la complexification, qui irradie les complexes.
Chercher à décrire des moments fulgurants peut se révéler agréable : cela n'est cependant pas une règle absolue. Rien de ce qui appartient au domaine des sens et de l'intime ne doit souffrir de règles rigides. Aucune méthode n'est pertinente dans l'absolu s'agissant de l'appréciation du vin. La normalisation sonne la fin de l'individu lorsque l'on touche à ces registres."
Voilà, c'est dit et c'est même écrit !
Pour la mise en pratique, nous élaborons le programme de la prochaine saison des mardis de "Dire le Vin".